Yanick Lahens est une écrivaine haïtienne reconnue et très impliquée en Haiti pour y avoir fondé plusieurs associations et une bibliothèque à Saint-Louis-du-Nord.
Le mois dernier l’auteure a sorti son nouveau livre chez Sabine Wespieser, un roman intitulé ‘Douces déroutes‘ qui se déroule de nos jours à Port-au-Prince et qui met en scène plusieurs personnages, aux prises avec la mort d’un juge intègre assassiné par la mafia.
Le résumé du livre
À Port-au-Prince, la violence n’est jamais totale. Elle trouve son pendant dans une « douceur suraiguë », douceur qui submerge Francis, un journaliste français, un soir au Korosòl Resto-Bar, quand s’élève la voix cassée et profonde de la chanteuse, Brune. Le père de Brune, le juge Berthier, a été assassiné, coupable d’être resté intègre dans la ville où tout s’achète. À l’annonce de la mort de ce père qui lui a appris à « ne jamais souiller son regard », la raison de sa fille a manqué basculer. Six mois après cette disparition, tout son être refuse encore de consentir à la résignation. Son oncle Pierre n’a pas non plus renoncé à élucider ce crime toujours impuni. Après de longues années passées à l’étranger, où ses parents l’avaient envoyé très jeune – l’homosexualité n’était pas bien vue dans la petite bourgeoisie –, il vit reclus dans sa maison, heureux de rassembler ses amis autour de sa table les samedis.
Ce qu’en dit l’éditeur
Aux côtés de Brune et de Pierre ; d’Ézéchiel, le poète déterminé à échapper à son quartier misérable ; de Nerline, militante des droits des femmes ; de Waner, non-violent convaincu ; de Ronny l’Américain, chez lui en Haïti comme dans une seconde patrie, et de Francis, Yanick Lahens nous entraîne dans une intrigue haletante. Au rythme d’une écriture rapide, électrique, syncopée, comme nourrissant sa puissance des entrailles de la ville, elle dévoile peu à peu, avec une bouleversante tendresse, l’intimité de chacun. Tout en douceur, elle les accompagne vers l’inévitable déroute de leur condition d’êtres humains. Russell Banks l’affirme dans sa préface à l’édition américaine de Bain de lune : « Ce qui est indéniablement vrai des personnages de Lahens l’est indéniablement pour chacun d’entre nous. »
Après ‘Bain de lune‘ sorti en 2014 et pour lequel Yanick Lahens a remporté le prix Fémina, on retrouve dans ‘Douces déroutes‘ cette description fidèle et sans concession des personnes et des lieux, ici la ville de Port-au-Prince, son ambiance parfois oppressante, lourde et pourtant si fascinante.